CORONAVIRUS, ce que le confinement révèle sur notre personnalité et notre place dans la société…
Depuis le début de la semaine, nous sommes pour la plupart confinés dans nos logements pour limiter la propagation du Covid-19 et vaincre ainsi au plus vite la crise sanitaire qui nous frappe violemment. C'est une situation inédite que chacun accueille très différemment. Même si j'avais initialement prévu de me reposer après une grosse grippe pour m'accorder une pause dans le stimulant marathon de la vie entrepreneuriale, j'ai finalement passé beaucoup de temps connectée aux réseaux sociaux ces derniers jours. Dès mercredi, je n'arrivais plus à trouver de l'énergie pour continuer ma slow routine sportive et créative. J'ai voulu contribuer, agir et créer mais je n'arrivais à rien faire d'autre qu'observer. Résultat : J'ai beaucoup dormi, échangé avec mes proches, décalé des rendez-vous et cuisiné. J'ai aussi répondu à trois mails professionnels. C'est tout. Je ne pouvais pas faire plus.

LES PROFILS QUI ONT RETENU MON ATTENTION DURANT MA SEMAINE D'OBSERVATION
De cette période d'observation sur Internet (LinkedIn, Facebook, Instagram et WhatsApp) et d'inaction parfois culpabilisante, j'ai identifié 6 profils de personnes aux réactions très variées face au confinement.
1/ LES SCEPTIQUES
Soit inconscients soit incrédules, ils remettent en cause la véracité des déclarations du gouvernement et de l'Organisation Mondiale de la Santé. Ils ne réalisent pas la gravité de la situation. Ils accusent les élus d'avoir inventé ce virus à des fins économiques et politiques. De leur point de vue, tout ceci est pour masquer des échecs de gouvernance, implémenter plus facilement de nouvelles obligations aux citoyens ou même résoudre radicalement des problèmes socio-économiques comme la question des retraites. lIs s'indignent, crient au complot et boycottent les consignes. Ex : maintien de sorties en groupe, vidéos documentées démontrant leurs théories.
2/ LES OPTIMISTES
Ils voient dans ce chaos une opportunité et invitent chacun à prendre conscience de ses privilèges liés à la situation socio-professionnelle, la localisation sur la planète, la nationalité : emploi, logement, droits sociaux, famille et amis,... Ils en profitent pour faire du tri, reprendre une activité sportive, passer des moments de qualité avec leurs proches, apprendre, tirer des enseignements et célébrer la vie en réalisant la chance qu'ils ont d'être à leur place. Ils vivent pleinement le moment présent et diffusent des messages positifs sans trop s'inquiéter du futur car ils savent qu'ils n'ont pas de solutions. Ex : danses et apéros virtuels sans chichi, partage des réalités de la vie à la maison entre télétravail et garde d'enfants.
3/ LES ANGOISSÉS
Ils sont souvent dans une situation précaire : parent isolé ou non, personne âgée, entrepreneur à faibles revenus, travailleur saisonnier, demandeur d'emploi en fin de droits, artisan… Lorsqu'ils sont chez eux, ils ne sont pas rémunérés. S'ils ne travaillent pas, ils ne peuvent pas assurer leurs besoins primaires ni payer les charges des mois à venir. Ils subissent la solitude, ont peur de l'avenir, peur de ne pas s'en sortir. Certains n'ont aucune considération pour les autres. Ils sont focalisés sur leur propre consommation et exagèrent dans leurs achats par peur de manquer. D'autres consomment plus pour penser à autre chose ou panser leurs maux. Ex : témoignages de comportements individualistes en supermarché. J'ai lu aujourd'hui qu'Amazon allait embaucher 100 000 personnes aux Etats-Unis face au boom de ses commandes depuis le début de la quarantaine. C'est d'autant plus choquant que ce géant de l'e-commerce est accusé d'exercer de fortes pressions sur ses salariés en cette période.
4/ LES PRODUCTIFS
Très actifs notamment sur LinkedIn, ils montrent qu'ils gèrent très bien la situation malgré les nouvelles conditions de travail imposées. En bons managers, ils partagent leurs nouveaux outils d'organisation et informent régulièrement les autres membres du réseau de leurs actions du jour. Certains appliquent même des méthodes de management à leur vie de famille. La besoin de rester visible et le dépassement de soi se lisent dans leurs publications. Ex : photos de séances d'intelligence collective ou de rétroplannings avec les enfants.
5/ LES SAGES
Leur cible ? Les habitants qui ne respectent pas les consignes de confinement et de distanciation sociale. Ils ne cessent de rappeler les règles aux autres sur les réseaux sociaux, de s'indigner à répétition en ajoutant parfois des directives non officielles à leurs publications. Ils veulent sensibiliser mais finissent par agacer par manque de tact. Ex : posts Facebook de personnes insultant les parents qui sortent prendre un bol d'air frais avec leurs enfants.
6/ LES CRÉATIFS SOLIDAIRES
C'est d'eux que j'ai le plus appris cette semaine. Ils m'ont réchauffé le cœur et m'ont confortée dans ma certitude que l'amour et la solidarité sont plus forts que tout. Ils sont authentiques, créatifs et engagés pour la collectivité. lIs essaient d'apporter leur contribution dans cette période critique en exploitant leurs talents sans rien attendre en retour. Il y'a ceux qui s'exposent au virus en continuant à se rendre sur leur lieu de travail comme le corps médical, les agents de propreté, les transporteurs, les vendeurs en grande distribution, les boulangers, les forces de l'ordre, les pompiers, les facteurs et tous les autres héros de la nation que j'oublie mais il y'a aussi d'autres profils de créatifs solidaires. J'ai par exemple vu des vidéos et messages drôles comme ce texte sur l'école à la maison : "Si cette situation est prolongée, les parents risquent de trouver le vaccin miracle avant les chercheurs.". Des groupes Facebook en tous genres : soutien aux personnels de santé par des danses collectives ou applaudissements de résidents à leurs balcons à une heure précise, dons de produits frais de commerçants et restaurateurs obligés de fermer leurs établissements, proposition de particuliers d'aller faire les courses pour des personnes âgées ou d'imprimer des attestations de déplacement pour ceux qui le souhaitent. Sur Instagram, la tendance est de faire jouer l'algorithme en partageant les plus belles photos de certains comptes en stories afin de leur donner plus de visibilité. Il y'a aussi des entreprises et artisans qui se mobilisent face à la pénurie des masques en développant des prototypes dans leurs ateliers. Hier soir, j'ai découvert un site internet initié par des experts du digital qui proposent un concept impressionnant d'hackathons solidaires avec des inconnus d'horizons variés.
LE CONFINEMENT A DU BON : PREMIERS APPRENTISSAGES
J'ai été marquée par tous ces profils et profondément inspirée par toutes ces initiatives. Après le déjeuner, j'ai pour la première fois depuis le début de la semaine ressenti l'envie d'écrire et de partager. Hier, je m'étais lancée dans la création d'un groupe public Facebook qui permette à tous de faire la promotion des artisans et petits commerçants de leur ville en vidéo, photo ou en partageant leur histoire. Le groupe s'appelle "JE SOUTIENS LES ARTISANS DE CHEZ MOI". Je n'ai fait aucune promotion mis à part une demande de publication dans le groupe "EN FLÂNANT À PARIS" à laquelle je n'ai toujours pas eu de réponses. Résultat : Flop total. Je suis la seule membre du groupe. Je trouvais pourtant intéressant de centraliser toutes ces informations. Tanpis.

Ce que je pensais partager ici, c'est un annuaire de sites e-commerce pour une consommation locale et solidaire en cette période difficile pour les TPE, PME et les artisans indépendants. En temps normal, ils manquent déjà cruellement de visibilité et de stabilité financière dans leur activité alors imaginez les effets des mesures liées au Covid-19 sur l'avenir de leurs métiers : annulation d'évènements importants comme les ventes de créateurs, les boutiques éphémères ou la Journée Européenne des Métiers d'Art (1 seule fois par an), suspension des ateliers de créativité dispensés dans les écoles pour certains, fermeture des boutiques-ateliers, poursuite des créations de la nouvelle collection sans revenus pour ceux qui n'ont pas de commandes en cours, accumulation de stocks,... Bref, il y'a lieu de s'inquiéter mais je fais confiance à la détermination et à la passion de ces femmes et hommes qui trouveront la force d'avancer et de faire entendre leurs voix pour le maintien de leur profession.
La crise sanitaire mondiale que nous traversons nous apprend que nous sommes interdépendants. Nous sommes tous liés et avons aujourd'hui plus que jamais besoin d'entretenir ces liens. Toute action individuelle ou collective a un impact sur les autres. À nous de décider si nous voulons qu'il soit positif ou négatif. J'ai pour l'instant mis en stand-by la prospection commerciale de Worldmade Stories. Je recontacterai les cinq entreprises françaises avec lesquelles j'ai démarré des discussions pour de proches partenariats afin de prendre de leurs nouvelles. J'ai lu plusieurs articles alertant sur les pertes astronomiques comptabilisées dans le secteur de l'événementiel. J'ai eu d'abord peur : peur du futur, peur que tout le travail accompli depuis plusieurs mois n'ait plus de sens, peur de me retrouver face à des entreprises "verrouillées" à la fin du confinement, peur de ne pas pouvoir créer d'opportunités aux 25 artistes et artisanes d'art de la Communauté qui m'ont fait confiance, peur que l'absence de rémunération dans la phase de démarrage de mon activité me conduise à une situation de précarité et m'empêche ainsi d'atteindre l'impact positif fixé, peur d'être impuissante face à la détresse de certains artisans de mon entourage, peur de devoir changer totalement mon modèle. Heureusement, cela n'a pas duré longtemps. J'ai discuté avec ma peur et lui ai dit que je choisissais l'optimisme. Je veux rester positive sur mon concept de team building solidaires et sur des perspectives de collaboration pour le bien commun tout en établissant un plan d'actions et une feuille de route pour les prochaines semaines. Je pense toujours que "Les Heureuses Expériences" de Worldmade Stories ont toute leur place en entreprise, comme créatrices de liens mais aussi diffuseuses de valeurs et compétences douces essentielles à notre monde telles que le respect, le partage, la solidarité, l'inclusion, l'adaptabilité et la créativité.
Zut. #Storyofmylife : Mon article est maintenant trop long pour y intégrer l'annuaire. Je n'avais pas prévu d'écrire tout ceci. Je vais donc publier ma liste séparément. Ce sera ma petite contribution de suggestions pour consommer écoresponsable, acheter bon, beau et local tout en soutenant les artisans et petites entreprises de nos régions.
Au moment où je termine cet article, je viens d'apprendre que ma grosse grippe dont je vous parlais en introduction était en fait le fameux Covid-19. Mon conjoint vient de rentrer d'un rendez-vous chez le généraliste avec un arrêt de travail de 14 jours et la confirmation qu'il est en deuxième phase d'infection du virus. Le médecin lui a dit que la première phase se caractérisait principalement par de la toux, des maux de tête, de la fièvre et des courbatures. Il vit actuellement le deuxième stade de la maladie, huit jours après les premiers symptômes : maux de tête, fatigue, troubles digestifs et respiratoires, anosmie (perte brutale de l'odorat) et enfin agueusie (perte brutale du goût). Selon lui, je l'aurais contaminé mais il devrait s'en sortir bientôt. J'ai donc eu le coronavirus la semaine dernière sans le savoir et suis certainement encore malade étant donné que je vis cette période de confinement avec mon conjoint. Je vais m'arrêter ici. J'avais besoin de poser mon ressenti par écrit. Je suis heureuse d'avoir pu le faire ici et curieuse de savoir ce qu'il en est pour vous. Si vous souhaitez partager votre expérience du confinement ou votre avis sur cette publication, écrivez-moi sur hello@worldmadestories.com. Je répondrai à votre message dans les meilleurs délais.

Avec tout mon cœur,
Vanessa Lokossou
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